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Ma langue double
16 décembre 2014

Histoire de faire ou de ne rien faire

 Je connais une amie pharmacienne qui vient à peine de se marier à 36 ans et dont le mari de même fonction, lui prescrit le menu de toute la journée, qu’elle doit préparer à heures fixes. Qu’elle se débrouille, lui lance-t-il en claquant la porte tout en lui rappelant de passer prendre la commande des médicaments chez le fournisseur avant de le rejoindre dans leur boutique installée récemment au garage de leur villa d’habitation. Elle paie une nounou pour son nouveau-né à 3OOO drh. Les pharmaciens sont riches !

Et pour ces autres moribondes de la petite fonction publique ?

Que faut-il faire?, changer de maison, de mari, mettre les enfants à l’internat ? Il faudra changer aussi notre conception de l’ameublement traditionnel de nos maisons et apprendre à manger dehors.

Nous avons à robotiser notre corps !, (ricane Badiعa) Il faudrait changer tout notre mode de vie actuel, le contenu de nos plats et la façon de nous nourrir ; enfin changer tout ce statuquo familial composé de femme, d’homme et d’enfants cohabitant dans un espace encombré dont toute la charge revient à la mère. Mari et enfants comptent sur mama pour les travaux domestiques et d’autres besognes qui ne relèvent pas de sa compétence, car dans notre société c’est ainsi.

Comment alléger ou libérer ces femmes poursuivies par le ménage et les repas à préparer en continu ? La routine est accablante. De même le nombre de restaurants ou gargotes fournis en restauration pas chère et douteuse, ne résolvent pas l’affaire. Badiعa précise que les femmes fonctionnaires modernes qu'étaient ses collègues en manque souvent de temps et d'énergie suffisants en vue d'assurer le rythme repas de toute une journée à leur famille, à savoir le petit déjeuner, le déjeuner, le goûter et le dîner, se faisaient constamment des soucis à cause de cela. Entre temps, elles passent tout leur temps-loisir à bourrer leur congélateur de mets semi préparés. C’est invraisemblable ! Les biscuits bon marché et les surgelés, c’est pour les autres !

Nous évoluons dans une société jonchée de mœurs, de besoins et de services qui deviennent de plus en plus problématiques, dit la jeune femme. Nous allons tendre vers cet éclatement que connaissent les familles européennes actuelles. Nous finirions par voir les femmes vivre seules, leurs enfants manger à la cantine ; et les hommes, avec leurs ''maîtresses-chéries'', manger dans les restaurants et se mitonner d'onctueuses vacances avec leur amante d'occasion. Et parallèlement espérer que le gouvernement s’occupe de la progéniture tiraillée entre des parents en conflits. Je crois que nous y sommes à peu près!, (conclut-elle). Et chacun des conjoints endosse à l’autre de payer le fisc du fiasco…avant d’être frappé par les vicissitudes de la tare-vieillesse…

Nous verrons aussi, ajoute-t-elle, des jeunes femmes célibataires se faire inséminer pour avoir un bébé sans devoir déranger certains maris réticents à l’affaire enfantement et éducation des enfants…

Que de femmes mariées et divorcées ont la charge complète de leurs enfants ! Combien de pères allégés de leurs responsabilités envers leurs enfants dans une société masculinisée jusqu'aux dents ! Les nouvelles statistiques en recensent un grand nombre...

En outre, il faudrait changer toute notre conception des êtres et des objets et surtout du partage des responsabilités en ce qui concerne les formules de cohabitation en famille.

Il faudra aussi penser à alléger nos plats classiques, trop riches en calories, suggère Badiعa à l’adresse de Mama qui suit depuis quelques temps ''les conseils matinaux'' de «Fada’e al Ousra» à la radio-chaîne-interne. ‘‘L’espace de Famille'', présente constamment des recettes de ‘’repas diététiques à préparer pour sa famille'' par saydaتou l°bay°ت (la maitresse du foyer), conseille un mode de vie plus ''organisé'', plus ''harmonieux''...

Je trouve, remarque Badiعa, tout ou trop compliqué, ou contradictoire. On n’en est pas encore aux surgelés et aux responsabilités ménagères partagées équitablement. Le sens de la famille traditionnelle tient encore chez-nous!…plus que celui du devoir envers la famille…Ceci est encore plus médiatisée que jamais…

(Badiعa, dans son exposé sociologisé, est largement soutenue par moi ; vous l'avez remarqué, nos voix se mêlent.)

Toi, lui-dis-je, je pense que tu dois vivre seule. Tu n’acceptes plus le statuquo familial. Tu oublies le plaisir que cela donne d’être en famille, et toutes ces relations humaines qui se tissent…

Blablabla…blablata...

Oui… oui…(elle et moi..) délirons peut être ; ou je n’évoque que des clichés vieux comme le monde, des thèmes ressassés relatifs au sentiment de l’injustice dominante propre au déséquilibre entre les deux sexes, propre à la non reconnaissance des efforts d’autrui, propre à l’exploitation et au profit des uns des autres, propre aux inégalités sociales aberrantes nourries par cette mentalité rétrograde qui demeure présente et dominante… Tout ça, fait encore loi dans plusieurs contrées du monde…

C’est très compliqué…notre structure sociale et familiale. L’Homme en général est trop complexe, (s’afflige Badiعa, qui tend de plus en plus vers le féminisme extrême et aussi vers l'individualisme....) 

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Commentaires
Ma langue double
  • C'est le récit d'une octogénaire qui soudain éprouve le besoin de raconter sa vie. Sa fille motivée, se fait le script de sa mère lancée dans ses souvenirs. Le texte prend des allures romanesques. Deux langues maternelles vont s'affronter.
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